Remarques sur le dénombrement de la population 1856
Nouveautés en 1856
Il y a des différences entre le dénombrement de 1856 et celui de 1851. Dans le dénombrement de 1856, on ne retrouve plus les colonnes concernant les cultes, il manque aussi une liste avec les professions ainsi qu’ une liste des maladies ou infirmités. Dans la liste de 1856, on trouve 29 hameaux et lieus, en 1851 il n’y en avait que 13.
Quartiers de Vesc en 1851 et 1856
12 des 13 quartiers que l’on voit dans le dénombrement de 1851 (à gauche) se retrouvent dans celui de 1856 (à droite). Parmi les 29 quartiers et hameaux de la liste de 1856, 17 sont “nouveaux”. Il est difficile d’imaginer que l’on a construit 17 quartiers et hameaux tout neufs pendant ces 5 ans. Cela signifie par conséquent que l’on a encore changé la façon de répartir les habitations. Nous avons essayé de comparer la répartition utilisée avec les plans du cadastre napoléonien de 1828, mais nous ne pouvons pas trouver un système dans ces changements.
Une erreur grave dans la liste.
Dans la marge, régulièrement, se lit le quartier ou le hameau qui est en train d’être recenser et à la fin du dénombrement, une liste générale des hameaux et quartiers est présentée. A la page 2, le dénombrement commence avec le « Village ». A la page 8, on lit dans la marge « Hameau de Pracoutel » puis à la page 10, nous retrouvons une nouvelle fois « Hameau de Pracoutel ». Cela ne peut pas être correct. La première indication du « Hameau de Pracoutel », à notre sens, aurait dû être « Hameau de Pauliet ». On ne se rend compte de cette erreur que lorsque l’on analyse le dénombrement dans son ensemble et en considérant, en même temps et en parallèle, la liste des quartiers de la fin du dénombrement. Si l’on cherche à savoir où demeurait un individu, on peut donc facilement se tromper à cause de cette incorrection.
Détail de la liste des quartiers et hameaux.
A notre surprise, nous voyons que la population a augmenté : 969 individus en 1851 et 992 en 1856.
Domestiques et bergers
En 1856, Vesc dénombre 43 domestiques, servants, bergers et 1 stagiaire.
La plus âgée parmi les domestiques est Marie Imbar. Elle a 60 ans, est employée par Etienne Roussin au quartier La Peine. L’employé le plus jeune est remarquable, la liste indique qu’il a 4 ans ! Son nom est Lucien Monier et il est le berger de Pierre Augier au quartier de Chatelas. L âge indiqué de ce jeune berger nous semble très peu probable. Plus loin dans cet article nous en reparlerons.
Inconnu
Parmi les 992 individus qui figurent dans ce dénombrement, 38 n’ont pas pu être identifiés.
La famille Prat est la première difficulté que nous avons rencontrée. Joseph Fréderic Prat est instituteur et habite avec son épouse Clotilde Piolet et leurs enfants dans le Village. Dans leur maison demeurent aussi Joseph Laget, stagiaire et Théodore Mancip, élève pensionnaire.
Nous partons en quête de ce couple et nous consultons d’abord les listes du CGDP. Nous recherchons évidemment sous le nom Prat, un patronyme relativement peu fréquent. Mais hélas, nous ne le trouvons pas. L’épouse s’appelle Piolet, Clotilde Piolet. Clotilde est également un prénom peu fréquent. Nous consultons une fois encore les listes nommées. Et c’est alors que nous trouvons un certain Joseph Fréderic Gras qui s’est marié, le 16 août 1850, avec Louise Clotilde Piolet[1]. Est-ce le couple que nous cherchons ? Qu’est- ce qui est exact ? La liste du CGDP ou le patronyme mentionné dans ce dénombrement. Pour en être certain, nous cherchons d’abord l’acte du mariage de ce couple. En effet, nous trouvons dans l’acte de mariage le nom Prat. Puis nos recherches se tournent vers l’acte de naissance de l’époux[2] . Il est né le 26 avril 1829 à Eurre. Là encore, nous lisons le patronyme : Prat. Les actes de naissance des enfants indiquent tous le nom de famille Prat.
Nous ne savons pas qui est Joseph Laget, l’élève stagiaire. Mais nous sommes presque sûrs de qui se cache derrière le nom de Théodore Mancip. Rechercher une personne portant un nom peu commun est toujours plus facile. Nous pensons qu’il est originaire de Remuzat et qu’il est né le 23-01-1841, mais comme nous n’en sommes pas certain, nous ne le plaçons pas dans l’arbre généalogique des habitants de Vesc.
Erreurs
Ce dénombrement comporte encore quelques erreurs. Nous ne parlons pas ici du raccourcissement d’un prénom (Pierre au lieu de Jean Pierre), mais des erreurs plus essentielles : le prénom ou patronyme n’est pas du tout correct. Nous avons trouvé 39 indications qui ne sont pas du tout ou partiellement correctes.
Mais d’abord une erreur d’une autre catégorie :
Pierre Cueillerat habite avec son épouse et leurs 5 enfants à Combe de Marais. Derrière chaque nom d’enfant nous lisons “leur fille” ou “leur fils”. Mais il ne faut pas le prendre trop à la lettre. Leur fille aînée “Marie” a 19 ans. Elle est donc née en 1837 environ. Pierre Cueillerat s’est marié avec Marie Clement [3] en 1852. Marie est la fille de Pierre d’un mariage antérieur qu’il avait contracté avec Marie Anne Louise Barnaud[4]. César et Jules Cueillerat sont aussi fils de Pierre et Marie Anne Louise. Parfois on utilise dans des cas semblables la mention “fille du chef” ou “fils du chef “.
Au Village habite Marie Chaffois, mais dans ce dénombrement on l’appelle Marie Emery (36-42-130) une variante orthographique du patronyme de son mari décédé[5] : François Eymery.
De nos jours, il est fréquent de le dire ainsi mais pas à l’époque, c’est une des rares fois où on ne trouve pas Marie Chaffois veuve Emery.
Françoise Debeau[6] , [7] est veuve de Jacques Charpenel[8] et épouse d’Antoine Bonhomme[9], avec qui elle habite en 1856 au quartier de Paulliet. Dans ce dénombrement, détail charmant mais déroutant, on l’appelle Françoise Belle. (16-16-46).
Jean Pierre Faquin a 73 ans, veuf [10]de Marie Espagne[11] . Il habite avec ses filles au quartier de Pan. Sur l’image ci-dessus, il semble qu’il habite dans le quartier de Liora, mais si vous regardez bien la liste, vous voyez qu’il porte le premier numéro de Pan (1-1-1). La différence en âge entre ce vieux monsieur et ses filles est étonnante. Dans sa maison habite aussi Marie Ponçon, veuve Faquin. Quand nous consultons notre arbre généalogique nous voyons que Marie Ponçon[12] est une belle- fille de Jean Pierre Faquin. Elle est veuve de Jean Pierre Faquin[13] (junior). Aussi est-elle la mère
d’Eugénie[14], Victorine[15] et Suzanne[16]. Marie[17] et Cécile[18] sont aussi des filles de Jean Pierre Faquin (junior), mais d’un mariage antérieur [19] avec Suzanne Mège.
Pour finir, nous retournons vers ce berger extrêmement jeune, Lucien Monier, 4 ans. L’âge doit être une erreur.
Sur les listes du CGDP, nous trouvons la naissance d’un certain Lucien Victor Monier[20] à la date du 13 décembre 1842 à Chaudebonne. Ce Lucien Monier avait en 1856 presque 14 ans et assez âgé pour être berger. Mais quelle est sa relation avec Vesc ? Le 4 décembre 1877, ce Lucien Victor Monier se marie [21] à Vesc avec Madelaine Frigiere.
[1] Etat Civil de Bouvières (1842-1890) page 151
[2] Etat Civil de Eurre (1823-1832) page 161
[3] Etat Civil de Vesc Mariages (1847-1889) page 43
[4] Etat Civil de Teyssières Mariages (An X-1889) page 141
[5] Etat Civil de Bourdeaux (1813-1822) page 333
[6] RP Vesc (1781-1792) page 82
[7] Etat Civil de Vesc Décès (1839-1889) page 240
[8] Etat Civil de Vesc (1823-1832) page 46
[9] Etat Civil de Vesc (1823-1832) page 77
[10] Etat Civil de Vesc (An X- 1812) page 52
[11] Etat Civil de Vesc Décès (1839-1889) page 163
[12] Etat Civil de Vesc (1843-1852) page 80
[13] Etat Civil de Vesc Décès (1839-1889) page 164
[14] Etat Civil de Vesc Naissances (1839-1889) page 87
[15] Etat Civil de Vesc (1839-1889) page 145
[16] Etat Civil de Vesc Naissances (1839-1889) page 123
[17] Etat Civil de Vesc (1833-1842) page 115
[18] Etat Civil de Vesc Naissances (1839-1889) page 30
[19] Etat Civil d ‘Orcinas Mariages (An X-1889) page 81
[20] Etat Civil de Chaudebonne (1833-1842) page 158
[21] Etat Civil de Vesc Mariages (1847-1889) page 228